17 Mars 1980 – 17 Mars 2024 : 44 ans – Abdoul Karim Camara dit Cabral est assassiné
Le 17 mars 1980, une voix vibrante pour la justice et la liberté s’est éteinte à Bamako. Abdoul Karim Camara, plus connu sous le nom de Cabral, étudiant et leader charismatique de la scène étudiante malienne, a été cruellement assassiné sous la torture. Né le 2 juillet 1955, il était étudiant en philo-pédagogie à l’École normale supérieure de Bamako (ENSUP).
Son destin tragique a été scellé lorsqu’il a été élu président de l’Union des élèves et étudiants du Mali (UNEEM) le 17 février 1980. Ce congrès historique, tenu dans la clandestinité après la dissolution de l’organisation par le régime autoritaire de Moussa Traoré, a donné naissance à un mouvement de contestation. La grève lancée pour la libération des lycéens arrêtés à Ségou a été réprimée avec violence, jetant Cabral dans le tourbillon de la répression.
Le 16 mars 1980, alors qu’il tentait de fuir vers la Guinée pour échapper à la répression, Cabral a été capturé. Emprisonné, il a été soumis à des tortures inhumaines, contraint de diffuser un appel à la fin de la grève sur les ondes nationales avant d’être transporté au camp para de Djikoroni où il succomba à ses blessures le lendemain.
Des années plus tard, en 2014, la vérité a éclaté au grand jour grâce au témoignage courageux d’Almahamoud Sidibé, un ancien commissaire de police. Ce dernier a reconnu sa complicité dans les sévices infligés à Cabral, confirmant ainsi la brutalité du régime de l’époque.
Aujourd’hui, la mémoire de Cabral reste vivante au Mali. Chaque année, le 17 mars, son assassinat est commémoré, rappelant le prix payé pour la liberté et la démocratie. Un monument érigé à Bamako et un lycée portant son nom à Ségou perpétuent le souvenir de ce jeune homme courageux qui a sacrifié sa vie pour une cause juste. Son héritage résonne comme un appel à la vigilance contre l’oppression et comme un hommage à ceux qui continuent de se battre pour un avenir meilleur.
